Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne, je marche seul
En oubliant les heures,
Je marche seul
Sans témoin, sans personne
Que mes pas qui résonnent, je marche seul
Acteur et voyeur
Je marche seul, donc, dans Hasting, un samedi soir, en sortant d'un internet-café, en quête d'un peub à l'ambiance festive et chaleureuse, et accessoirement des hot kiwi chicks dont Eddy m'a tant vanté les mérites. Je croise des jeunes maoris dont Eddy, encore lui, m'a bien gardé d'approcher sous peine de recevoir des coups de couteau et de finir en morceaux dans Flaxmere, le quartier chaud où cette population qui décidemment terrorise les wasp du pays est supposée entreposer des subarus volées et autres fruits de leurs larcins. L'autre quartier maori n'est autre que la prison d'Hasting (signalée comme une attraction avec étoile sur les cartes routières touristiques, mais j'ai pas poussé la curiosité jusque là), puisqu'ils constitueraient la majorité de la population carcérale mais aussi des matons, car il faut l'admettre certains maoris travaillent. Fidèle à moi même, sans peur et sans reproche, je tiens bon le cap et continue mon chemin, m'exposant au danger à quelques mètres seulement. Je m'en tirerai avec seulement un "Hi, bro" envoyé à la figure, marque incontestable d'une agressivité à peine maîtrisée signifiant que ces supposés sauvages ont accepté que j'empiètre sur leur territoire cbdien (cbd pour central business district, et oui même à Hasting).
Je poursuis ma route, cette fois ci dans une rue éclairée, et cette fois-ci c'est un gang de vraies "vieilles meufs", c'est à dire 40-50 ans de moyenne d'âge, visiblement éméchées. Car oui, en NZ, on fait encore la fête à cet âge là, même si des fois ça fait peur. Bon, je n'ai pas failli face aux maoris, je ne vais quand même pas tourner les talons face à ça. Le regard fixe sur la route où vrombissent les subarus pas encore volées des jacky du samedi soir (ben oui, le tuning est toujours le sport national ici aussi), voilà que je croise les pintades. "Hello beautiful" roucoulant et sifflements, cette fois c'en est trop, mon parcours tourne court vers la toyota, je rentre à la maison terrorisé, en sueurs, tout tremblant et en pleurs, pour aller regarder survivor avec mes colloc' tchèques qui affirment par ailleurs que Friends c'est de l'american shit.
Voila qui m'apprendra à traîner dans les rues le soir.
Ce message était destiné à alimenter les inquiétudes de ma moman et à énerver un peu lucile grâce à l'ami Jean-Jacques.